Bonjour à tous,
Je travaille dans une boite de chaudronnerie tuyauterie spécialisée dans l’inox depuis une grosse année.
Jusqu’à maintenant, j’ai suivi les recommandations des soudeurs plus expérimentés de la boite.
Il y a quelques mois, je me suis dit qu’écouter les anciens c’était bien mais que se faire sa petite idée de la chose était pas mal non plus !
Je précise que j'ai été formé sur aciers carbone.
Là, j’ai appris qu’une soudure Tig sur un tube inox inerté doit être colorée, légèrement rosée, surtout pas grise, auquel cas le chrome allié dans l’inox ne serait plus présent pour assurer la partie « inoxydable » du métal.
Ces temps-ci, gros chantier sur Tube inox 304L Ø153 épaisseur 1.5mm.
Un exemple de mes soudures avant en PH:
Intensité 53 A.
Buse avec diffuseur à grille de 12 mm, débit 12 l/min,
Inertage à l’argon.
Métal d’apport de 1.6 mm.
Je le vois bien maintenant, la soudure est « cramée ».
Çà n’est pas bon.
Depuis cette soudure (il y a deux semaines environ), je cherchais les bons paramètres pour obtenir une soudure conforme.
Comme je sais que l’énergie transmise à la pièce à souder est beaucoup plus dépendante de la vitesse de soudage que de l’intensité, j’ai augmenté mon intensité, mais encore plus ma vitesse de soudage.
Çà n’a rien donné de meilleur, au contraire.
Hier je suis tombé sur une vidéo de Jody Collier ou il parle de 40 A sans métal d’apport, 44 A avec métal d’apport.
Sur cette base, voilà un exemple des soudures du jour:
Ma vitesse d’avance est bien plus lente.
Mon plus gros souci est que les collets (coudes, réductions etc…) sont tous en 2mm d’épaisseurs et les tubes en 1.5 mm ce qui oblige à chauffer plus la partie la plus épaisse et moins la plus fine en faisant un balayage "bancal" pour assurer à la fois une bonne pénétration en racine et un cordon rosé.
C’est une galère.
Toujours sur le fil.
Pour peu que l’accostage ne soit pas nickel et soit c’est brûlé, soit pas assez pénétré.
Régulièrement, il m'arrive un manque de fusion de la racine:
Maintenant, mes questions :
- Quelle est la base de réglage pour de la soudure inox Tig sur tube ?
- La couleur rosée sur les soudures de la deuxième série est-elle conforme ?
- 44 A. Cela vous semble-t-il bon ?
- Auparavant, je voyais que ma pénétration était bonne quand je percevais le petit tourbillon à la surface du bain, maintenant, j’ai l’impression que si j’attends de le voir c’est foutu, la soudure sera cramée.
Votre avis ?
- Quelques trucs ?
Bien à vous!
Aucun soudeur Tig inox sur le site ?! :confused:
Un petit up, peut-être que ma question est passée inaperçue !
Bonjour Tharkey ,
Je me permets de vous rappeler que nous sommes en période estivale et que certains spécialistes du soudage se dorent la pilule au soleil.
Si après brossage énergique de votre soudure tiède avec une brosse métallique à poils inox , vous avez une soudure blanche et brillante et que la zone thermiquement affectée et zone adjacente reste brillante sans marque noire persistante, il ne faut pas vous prendre la tête avec la coloration.
Vérifiez votre débit d'inertage en sortie de buse (1 litre par millimètre de diamètre) et utilisez le diamètre le plus gros possible pour avoir un bon cône d'inertage.
J'ai une grosse préférence pour la buse TIG de 19 mm
Utilisez un ampérage en rapport avec l’épaisseur soudée, le type de préparation et la vitesse de soudage.
Bien cordialement,
Merci Dominique, Je n'avais pas pris en compte le dorage de pilule !
Pour ce qui est de la coloration de la soudure inox, je viens de tomber (re-tomber plutôt) sur cette discussion datant d'il y a quelque temps ... Non seulement elle répond à mes questions précédentes mais en plus j'y avais participé ! :o La honte !
Je note donc tout cela, cette fois pour de bon j'espère !
Cela dit, quand on cherche sur le net, on tombe souvent sur cette histoire de "bonne" couleur surfacique sur l'endroit de la soudure. Intox ?
Merci,
Bien cordialement.
Bonsoir Tharkey,
Si les observations d'un vieux formateur peuvent t'être utiles...
Tout d'abord un grand bravo pour ton reportage et surtout... pour ton humilité.
Les soudeurs pro n'avouent pas souvent leurs lacunes.
Ta question porte essentiellement sur l'affinage des paramètres pour mieux gérer à la fois l'aspect, la pénétration, la vitesse, pour de la pleine pénétration monopasse sur tube inox de 0,8 mm à 4 mm d'épaisseur
J'ai classé ces paramètres dans leur ordre d'importance :
- L'intensité
C'est le paramètre essentiel, mais aussi le plus grossier.
Il faut savoir arrêter de jouer avec le bouton de réglage de l'intensité pour passer à ce qui suit.
L'intensité n'est pas le seul paramètre à prendre en compte et certains réglages ne sont pas affichés dans les DMOS.
- Le type de gaz à la torche
L'argon pur. Le plus courant.
Le mélange argon avec de l'hélium jusqu'à 30%, pour plus de chaleur. Très efficace pour la pénétration et principalement utilisé pour l'aluminium. C'est cher.
- Le type de gaz d'inertage
L'azote "U" le plus froid, le moins cher. Le plus courant en France.
L'argon pur.
L'argon avec de l'hydrogène jusqu'à 15%. Des pénétrations plus fortes, parfaitement blanches et brillantes. Le must mais cher et pas pour tous les inox. Et des risques de brûlures ou d'explosion en teneur d'hydrogène élevée.
- La hauteur d'arc
On peut assimiler un arc TIG au faisceau d'une lampe torche. Plus on éloigne la torche et plus le diamètre du faisceau s'agrandi et l'intensité lumineuse (ou la chaleur) diminue.
À l'inverse, plus on approche son électrode de la pièce, plus l'impact de l'arc est petit et concentré, plus la chaleur du bain et la pénétration augmentent.
C'est le facteur essentiel de la maîtrise du bain de fusion, et donc la preuve de la maîtrise du soudeur.
- Le diamètre de métal d'apport
Plus le diamètre du métal d'apport est important et plus il va refroidir le bain de fusion, et augmenter son volume.
Il faut adapter le diamètre du métal d'apport, principalement en fonction de l'intensité de soudage, et donc de l'épaisseur à souder.
Au lieu de modifier une intensité, il peut être préférable de changer de diamètre de fil d'apport.
- Le débit de gaz à la torche
C'est mon paramètre préféré pour affiner une pénétration.
Quand on augmente le débit de gaz, on refroidi le bain et on le pousse vers l'avant au lieu de le laisser pénétrer.
Moins de gaz = plus de pénétration !
Avec tes 12 litres ton patron va pleurer. 6 litres sont suffisant en atelier. La pénétration et la vitesse de soudage seront améliorés.
J'ai pratiqué souvent le contrôle du taux de ferrite, et une soudure grise n'est pas forcément plus polluée qu'une soudure brillante. Il ne s'agit que de la surface du cordon.
Avec tes 12 litres tu vas devoir augmenter ton intensité et donc ton taux de ferrite.
- L'angle d'affûtage de l'électrode
On peut faire varier l'angle de 15° (peu de pénétration mais arc très stable) à 60° (forte pénétration mais arc moins stable).
- L'angle de la torche
Il influe de la même manière que la hauteur d'arc.
A la perpendiculaire la torche donne un impact circulaire.
Quand on couche la torche , l'impact est elliptique et un peu moins pénétrant.
- Le mode pulsé est adapté au soudage automatique, mais pénible pour la vue du soudeur sur le long terme en soudage manuel.
Il est censé limiter les déformations sur la tôle fine et augmenter la pénétration.
Je l'apprécie, par exemple, pour obtenir de belles vagues de solidification sur aluminium.
Il permet aussi de rythmer la vitesse d'avance et l'apport de fil, et ainsi d'obtenir une soudure plus régulière.
- 44A. Cela vous semble-t-il bon ?
- Auparavant, je voyais que ma pénétration était bonne quand je percevais le petit tourbillon à la surface du bain, maintenant, j’ai l’impression que si j’attends de le voir c’est foutu, la soudure sera cramée.
Bonsoir
Intéressant Savoir Fer pour la longueur d'arc vu comme çà c'est limpide.
Pour les soudures un peu trop "anthracite" le chrome ne s'est pas evaporé, le problème est un grossissement du grain et la production de carbures dans la zat qui entraine une moindre résistance a la corrosion intergranulaire .
Les paramètres que tu indique sont proche de ceux que j'utilise ( je pousse jusqu'a 60 A sur du 2mm quand il faut aller vite).
La coloration dépend aussi de la position de la buse, de la vitesse, etc
En débit de gaz je met 7 l/min avec une buse de 12mm (écoulement moins turbulent :))
J'ai déjà vu un soudeur en godille a 70A sur du 2mm en position avec un résultat et une vitesse impressionnante.
Comme cité plus haut par Savoir Fer l'ampérage n'est pas le paramètre principal mais plutôt l'énergie de soudage qui prend en compte la vitesse d'avance, la tension , l'ampérage.
Cordialement
Envoyé par SavoirFer
Bonsoir Tharkey,
Si les observations d'un vieux formateur peuvent t'être utiles...
Tout d'abord un grand bravo pour ton reportage et surtout... pour ton humilité.
Les soudeurs pro n'avouent pas souvent leurs lacunes.
Ta question porte essentiellement sur l'affinage des paramètres pour mieux gérer à la fois l'aspect, la pénétration, la vitesse, pour de la pleine pénétration monopasse sur tube inox de 0,8 mm à 4 mm d'épaisseur
J'ai classé ces paramètres dans leur ordre d'importance :
- L'intensité
C'est le paramètre essentiel, mais aussi le plus grossier.
Il faut savoir arrêter de jouer avec le bouton pour passer à ce qui suit.
L'intensité n'est pas le seul paramètre à prendre en compte et certains ne sont pas dans les DMOS.
- Le type de gaz à la torche
L'argon pur.
Le mélange argon avec de l'hélium jusqu'à 30%, pour plus de chaleur. Très efficace pour la pénétration et principalement utilisé pour l'aluminium. C'est cher.
- Le type de gaz d'inertage
L'azote "U" le plus froid, le moins cher.
L'argon pur.
L'argon avec de l'hydrogène jusqu'à 15%. Des pénétrations plus fortes, parfaitement blanches et brillantes. Le must mais cher et pas pour tous les inox. Et des risques de brûlures ou d'explosion en teneur d'hydrogène élevée.
- La hauteur d'arc
On assimile un arc au faisceau d'une lampe torche. Plus on éloigne la torche et plus le diamètre du faisceau s'agrandi et l'intensité lumineuse (ou la chaleur) diminue.
- Le diamètre de métal d'apport
Plus le diamètre du métal d'apport est important et plus il va refroidir le bain de fusion, et augmenter son volume .
Au lieu de modifier une intensité, il peut être préférable de changer de diamètre de fil.
- Le débit de gaz à la torche
C'est mon paramètre préféré pour affiner une pénétration
Quand tu augmentes le débit, tu refroidis le bain et tu le pousses vers l'avant au lieu de le laisser pénétrer.
Moins de gaz = plus de péné. Et tu vas sauver la planète
Avec tes 12 litres ton patron va pleurer. 6 litres sont suffisant en atelier. Ta péné et ta vitesse seront améliorés.
J'ai pratiqué souvent le contrôle du taux de ferrite, et une soudure grise n'est pas forcément plus polluée qu'une soudure brillante. Il ne s'agit que de la surface du cordon.
Avec tes 12 litres tu vas devoir augmenter ton intensité et donc ton taux de ferrite.
- L'angle d'affûtage de l'électrode
Tu peux faire varier ton angle de 15° (peu de péné mais arc très stable) à 60° (forte péné mais arc moins stable).
- L'angle de la torche
Il influe de la même manière que la hauteur d'arc.
A la perpendiculaire la torche donne un impact circulaire.
Quand on couche la torche , l'impact est oblong et un peu moins pénétrant.
Le mode pulsé est adapté au soudage automatique, mais pénible sur le long terme en manuel.
Il est censé limiter les déformations sur la tôle fine et augmenter la pénétration.
Je l'apprécie, par exemple, pour obtenir de belles vagues de solidification sur aluminium.
Il permet aussi de rythmer la vitesse d'avance et ainsi d'obtenir une soudure plus régulière.
45 ampères est la base pour ton assemblage, ensuite tu peux jouer avec tout ce qui précède.
Autour de 40 A pour du 1,6 mm.
Autour de 45 A pour du 2 mm
Autour de 55 A pour du 3 mm
Avec du kilométrage tu "sentiras" que tu es en péné et tu anticiperas. La rotation du bain et la "mouche" (une pollution) qui tournoie dans le bain, sont des signes de pénétration. Mais sur certains inox il faut observer " l'effondrement" du bain avant de progresser.
Patience.
J'arrête maintenant sinon je n'aurais plus rien à vendre.
Mais n'hésite pas à commenter ou questionner
Bien cordialement
Bonjour SavoirFer:)
merci pour ce partage que Tharkey appréciera à sa juste valeur
sans oublier les autres lecteurs moi compris
tu dis en dessous
J'arrête maintenant sinon je n'aurais plus rien à vendre.
Mais n'hésite pas à commenter ou questionner
et tu donnes les infos quand mème quelle générosité :cool:
je lis sur d'autres sites que je visite que soudeurs.com est sectaire et qu'il ne donne pas les infos
force est de constater que ce n'est pas le cas:)
je n'oublie pas les autres membres ils se reconnaitrons;) qui donnent l'info mème à ceux qui ne se présentent pas et ne remercie pas non plus
et qu'on ne revoie plus sur le site :(
bien cordialement Ricou26:)
Bonjour,
Merci bien pour toutes les infos, spécialement à Savoir-fer, on sent bien la patte du "vieux formateur" !:)
Le plus déroutant dans l'affinage des paramètres, c'est que tous sont relativement interdépendants ce qui complique la chose.
Comme je soude quasiment toujours sur chantier et que je travaille dans la région la plus ventée de France, je suis souvent dans des débits dépassant les 12L/mm, le plus souvent 15, avec une buse à diffuseur.
J'ai bien tenté de baisser le débit et il est vrai, comme on en avait parlé précédemment dans une autre discussion, que l'effet sur la péné et donc sur l'intensité est impressionnant.
Mais le vent m'empêche de tenir des débits trop bas, ce qui explique sans doute l'intensité relativement élevée que je dois utiliser pour du 1.5mm.
J’ai aussi changé le Ø du métal d’apport en passant a du 1mm.
Contrairement à ce que je pensais, j’ai plutôt refroidi mon bain en faisant cela.
Avec du 1mm, je suis obligé de changer le rythme d’amené de métal : ça change tout.
Pourtant, le volume apporté est au final moindre, je le vois à la surépaisseur du cordon et à la quantité de métal pénétré sur l’envers.
Pour ce qui est de la couleur de la soudure, ce qui m'inquiétait n'était pas vraiment le taux de ferrite mais plutôt l'effet d'une trop grande chauffe sur le chrome; de toutes façon, je ne m’inquiéterai plus des soudures grises voire anthracites, surtout quand je vois la qualité des péné qui vont avec.
Pour le reste, surtout le type de gaz et la nuance soudée, je n’ai malheureusement pas le loisir de faire varier ces paramètres.
Mais les quantités de paramètres modifiables dont je dispose sont déjà assez nombreux pour m’occuper un certain temps !;)
Enfin, (parce que c’est ma marotte du moment !) en plus de tout les paramètres précédemment cités, il ne faut pas oublier l’importance du geste.
Entre tirer droit le long du joint et effectuer un a-peine-perceptible-balayage la différence de geste est minime mais les effets sur la chaleur du bain et la péné sont conséquents.
Encore merci.
Bien à vous
Envoyé par ricou26
Bonjour SavoirFer:)
merci pour ce partage que Tharkey appréciera à sa juste valeur
sans oublier les autres lecteurs moi compris
tu dis en dessous
J'arrête maintenant sinon je n'aurais plus rien à vendre.
Mais n'hésite pas à commenter ou questionner
et tu donnes les infos quand mème quelle générosité :cool:
je lis sur d'autres sites que je visite que soudeurs.com est sectaire et qu'il ne donne pas les infos
force est de constater que ce n'est pas le cas:)
je n'oublie pas les autres membres ils se reconnaitrons;) qui donnent l'info mème à ceux qui ne se présentent pas et ne remercie pas non plus
et qu'on ne revoie plus sur le site :(
bien cordialement Ricou26:)