Mon frére a été victime d'un accident mortel du travail en novembre 2000, sur un chantier naval.
Après avoir attendu 4 ans de procédure, le tribunal a relaxé les responsables du chantier ainsi que les sous-traitants.
Nous avions attendu en pensant que la justice nous apporterait les réponses qui nous permettraient de faire notre deuil, mais en vain.
Ma famille et moi même avons le sentiment d'une réelle injustice et nous essayons aujourd'hui de comprendre.
Peut-être pourrez vous répondre à quelques questions, et je vous en remercie d'avance.
Mon frére a réalisé une soudure à l'argon à l'extérieur d'un caisson, mais il doit y rentrer pour y passer un flexible pour effectuer le chambrage.
Ce travail a été effectué en présence du chef d'équipe.
Pour des raisons inconnues, il a quitté son poste une fois le travail terminé, mais il n'a pas débranché son flexible et n'a pas fermé le robinet d'alimentation en gaz Argon.
Si ce travail nécessite que le chef d'équipe l'accompagne pour des raisons de sécurité, doit-il rester jusqu'à la fin et s'assurer que tout est correct ?
Le lendemain, pour des raisons inconnues ( mais je peux imaginer qu'il s'est rappelé qu'il n'avait pas enlevé le flexible) il est retourné dans le caisson et il y a trouvé la mort asphyxié par l'argon.
Ma question est de savoir s'il existe des moyens de mesurer soit l'oxygéne, soit de détecter l'argon.
On pourrait imaginer que n'importe quel ouvrier rentre dans ce caisson.....d'autant qu'il a été dit que quelquefois des ouvriers s'y cachaient pour faire la sieste.
Avez vous connaissance des régles de sécurité, en ce qui concerne les robinets d'alimentation, comme le passage de personne de la sécurité aprés le départ des ouvriers, ou de coupure générale d'alimentation etc......
Je me dois de rajouter, que son parcours professionel atteste qu'il était un soudeur confirmé et avait même assuré des formations.
Si vous avez eu connaissance de cas similaires merci de me les faire connaitre.
Bonjour,
Je suis trés touchée par la rapidité de votre réponse par courrier électronique, et vous en remercie.
J'espère avoir d'autres témoignages de soudeurs, et je vous informe que je suis en contact avec Julien Courbet, pour dénoncer "la banalité" d'un ouvrier qui perd la vie en travaillant.
Je ne manquerais pas de vous tenir au courant.
Mon frére s'appelait James APARICIO, il était intérimaire.
L'accident a eu lieu sur le chantier naval ALSTOM de St Malo, pour la construction d'un bateau à grande vitesse.
Dans cette affaire nous avons la boite d'intérim, mise complétement hors de cause pendant l'instruction, le sous-traitant MET ATLANTIC et ALSTOM mis en examen pour homicide involontaire et relaxé.
La situation d'un intérimaire est trés compliquée dés lors qu'il faut trouver un responsable.
Je sousignée Mme HILDA BARBACE, soeur de James APARICIO, autorise l'équipe du site Soudeur.com à faire paraitre les informations qu'ils jugeront utiles et que je leur ai communiqué sous ma seule responsabilité.
Mme APARICIO BARBACE HILDA
14, avenue de Bordeaux
33680 LACANAU
Tél 05 56 03 54 90.
Messages placés sur le forum du site par l'équipe de Soudeur.com après l'autorisation écrite de l'auteur*pour alerter sur les risques des concentrations élevées en gaz de protection type*Argon et autres...
Bonjour Madame, Monsieur,
Nous vous présentons toutes nos condoléances pour le décès de votre frère.
L'argon n'est pas un gaz dangereux ou mortel toutefois à concentration élevée dans une enveloppe ou une capacité, il remplace l'oxygène de l'air indispensable à la vie !
Même chose pour l'azote qui est aussi un gaz de protection pour le soudage.
L'argon est plus lourd que l'air et se concentre en niveau bas d'une capacité ou d'une enveloppe (contrairement à l'azote qui se concentre en point haut d'une capacité).
Nous avons connu un soudeur qui est mort lors du soudage TIG sous argon de raidisseurs en zirconium (tôles soudées en angle pour assurer la résistance d'une enveloppe) de 50 centimètres de haut (donc à ciel ouvert) sur un appareil chaudronné.
L'accident mortel de votre frère n'est pas un cas isolé !
Trop de personnes meurent, dans l'exercice de leurs fonctions, dans les circonstances décrites ci-dessus et cela est navrant.
Les soudeurs connaissent bien ce risque toutefois le gaz argon étant inodore et incolore et il arrive souvent que l'on oublie ce danger invisible et sournois !
Beaucoup trop de soudeurs entrent dans des capacités sans contrôler l'atmosphère et l'air respirable.
La perte de connaissance est très rapide dans une capacité remplie d'argon et la mort survient par manque d'oxygène.
Les règles de sécurité exige un permis de pénétrer dans les capacités et le port d'un oxymètre (appareil électronique autonome pour mesurer en continu le pourcentage d'oxygène dans l'air)
Tous les pompiers connaissent cet appareil de mesure et aucun pompier ne rentre dans une capacité sans contrôle de l'atmosphère et le port de son masque respiratoire autonome.
Lorsque le pourcentage d'oxygène dans l'air est inférieur à 20 %, l'oxymètre sonne pour prévenir du danger.
De plus le travail dans une capacité doit être réalisé à deux personnes (avec une personne en extérieur de capacité qui surveille la personne qui est à l'intérieur)
Nous vous demandons votre autorisation écrite pour afficher votre courrier électronique sur notre forum technique avec notre réponse pour sensibiliser nos lecteurs sur ce risque professionnel sournois et parfois méconnu...
Cordialement,
L'équipe du site Soudeurs.com
http://www.soudeurs.com