Bonjour,
Je m'appelle Marie-France et je suis préventrice sécurité dans une entreprise de tuyauterie industrielle de la LOIRE.
Nous avons une vingtaine de soudeurs / tuyauteurs / monteurs et je cherche des renseignements sur la prévention des risques liés aux fumées de soudage/meulage.
Bonsoir,
Bienvenue sur ce site et merci pour votre présentation, dont j'ai très sensiblement modifié le titre pour une meilleure compréhension.
J'ai transféré la suite des échanges dans cette rubrique car nous avions dévié largement de la présentation. Merci de votre compréhension.
Il serait utile de préciser les métaux et procédés employés dans votre entreprise car les risques varient selon ces critères.
Cordialement.
Bonjour MFPERARD,
Cette brochure de l'INRS est très complète. Afficher la pièce jointe
Le mieux est de visiter leur site qui comporte des tas d'études, en particulier sur les torches aspirantes et les cagoules ventilées (tapez "fumées").
Pour l'utilisation de ces nouveaux matériels il est nécessaire d'y sensibiliser les personnels (formation) sous peine de les voir se dégrader ou abandonner.
La sécurité nécessite une culture qui a souvent fait défaut dans nos métiers de la métallurgie.
Si vous avez besoin de retours d'expériences vous serez comblée sur ce forum.
Cordialement
Bonjour à tous,
Je m'étonne que ce document ne mentionne pas l'existence des cagoules a pression positive...
Je cherche depuis un moment déjà à savoir si, dans l'optique de la réduction de l'exposition aux fumées de soudage, les soudeurs sur chantier doivent porter ce type de cagoule...
Cela dit, SavoirFer a raison, le site de l'INRS est une mine d'informations, il est simplement dommage que leur moteur de recherche interne se réduise au minimum syndical !
Bien à vous tous;
Bonjour Tharkey,
Je ne connais, à ce jour, aucune obligation légale quant au port de cagoules ventilées. En atelier comme sur chantier.
J'ai observé récemment l'utilisation de ces matériels par des soudeur du milieu naval, à bord comme en atelier.
Les problèmes d'amiantes qu'ils ont bien connus ont permis cette sensibilisation et l'adoption de nouveaux EPI. Ils les utilisent couramment et sans contrainte.
Cordialement
une cagoule ventilée c'est dans les 1000€ tout de même mais plutôt une assez bonne solution, mais n'assaini pas l'air ambiant , les torches aspirantes sont assez monstrueuses à manier ( et puis par définition cela ne protège que pour le MIG ) les aspirateurs de fumée ont l'avantage de filtrer un peu ce qui sera rejeté dans l'air ambiant , mais pas mal de fumée passe à côté de la zone de captation, et enfin les tables aspirantes font beaucoup de boucan pour n'aspirer que très peu.
Je viens d'envoyer un mail au service d'information de l'INRS pour avoir le fin mot de l'histoire concernant les mesures de protection contre les fumées de soudage envisageables sur chantier.
Depuis le temps que je me pose cette question sans prendre le temps d'obtenir une réponse !
L'occasion aura fait le larron !
Je vous ferrai part des réponses qui me seront apportées.
Pour le chantier il faut un système nomade et la cagoule ventilée est, à mon avis, le meilleur.
Mais il faut des filtres de rechange à disposition !
Et penser à recharger sa batterie régulièrement.
En atelier, suivant les contraintes, il faut panacher extraction générale, aspiration basse et/ou haute au poste de travail, torche aspirante, cagoule ventilée.
Chaque entreprise est un cas particulier.
Des aides financières sont courantes pour ce genre d'équipement.
L'employeur n'a qu'une responsabilité générale (mais réelle) sur la santé de ses salariés.
Envoyé par SavoirFer
L'employeur n'a qu'une responsabilité générale (mais réelle) sur la santé de ses salariés.
Bonsoir,
Beaucoup de soudeurs se plaignent de la grosseur et de l'encombrement des torches de soudage MAG avec aspiration.
Les goulottes des bras d'aspiration sont efficaces si le soudeur a la présence d'esprit de déplacer le bras et de le placer à la bonne hauteur selon.la zone de travail.
A mon humble avis la cagoule ventilée à pression positive est une assez bonne solution avec l'ajout additionnel d'un masque filtrant type museau pour les procédés de soudage à forte production de fumée (fil fourré avec laitier et Innershield, arc avec électrodes enrobées)
Il n'y a pas de système d'aspiration et de ventilation parfait, chaque zone de travail est particulière et la bonne solution d'aspiration est à rechercher à chaque poste de travail.
Le seul objectif à obtenir est d'éviter au maximum toute inhalation intempestive de fumées de soudage par le soudeur, l'opérateur et son entourage immédiat.
Bien cordialement,
Bonsoir,
L'inspection du travail ne peut pas détailler des moyens obligatoires à mettre en oeuvre concernant l'évacuation des fumées ou l'obligation du port d'une cagoule ventilée.
Elle fait peu de prévention (je ne l'ai jamais observé), et elle arrive toujours après la bataille (accident du travail).
Je crois qu'il s'agit d'un manque d'effectifs, et aussi le chantage à l'emploi que peuvent faire certaines entreprises.
L'employeur n'est donc pas obligé de mettre les moyens maximum de prévention.
Il peut s'en tenir à un minimum, une façade, un parapluie. Pour beaucoup la prévention va à l'encontre de la productivité.
Des collègues formateurs ont fait la connaissance de leur inspectrice du travail il y a quelques jours, il ne l'avaient jamais rencontré avant qu'un de leurs stagiaires n'ait passé la main dans la cintreuse à profilé.
Pas beau à voir.
Comme il y avait un affichage de sécurité sur la machine (heureusement), ils n'ont pas été inquiétés.
Ce qui a retenu l'attention de l'inspectrice, c'est de savoir si les gant que portait le stagiaire étaient suffisamment ajustés !
Le responsable était trouvé (le gant), un os à ronger.
Ouvrez le parapluie !
Cordialement
L'année dernière, la carsat est venue effectuer une série de mesures d'exposition aux fumées de soudage en plaçant des capteurs sur les épaules d'un soudeur.
Les résultats n'ont pas été satisfaisants alors même que la manche d'aspiration était placée au plus proche de la zone soudée; étonnant.
Nous avons, depuis,équipé nos postes semi-auto de torches aspirantes.
C'est très efficace. Je ne les trouve pas particulièrement encombrantes, elles sont même plus légères que nos anciennes torches; en revanche, il est vrai que le flexible de la torche est assez imposant et cela pourrait poser un problème s'il était long.
De mon coté, je suis employé dans une boite spécialisé dans la tuyauterie industrielle inox.
Je soude donc principalement au TIG 141 et la majorité des soudures que j’effectue se font sur chantier.
En guise de protection en cours de soudage je ne dispose que d'une cagoule automatique simple (la mienne perso soit dit en passant !)
Comme le dit Savoir Fer, la mise en sécurité est souvent vu comme allant à l'encontre de la productivité.
Mais, que ce point de vue soit celui d'un "patron" qui ne jurerai que par la productivité pure tout en se foutant de la santé de ses salarié(e)s est compréhensible, en tout cas logique; que ce point de vue soit également partagé par les salarié(e)s eux même est assez désarmant, pour moi c'est même problématique.
Je ne peux même pas espérer un soutien de la part de mes collègues de travail si je soulève un manquement à la sécurité, je serais sans doute vu comme un emmerdeur !
"Je soude donc principalement au TIG 141 et la majorité des soudures que j’effectue se font sur chantier.
En guise de protection en cours de soudage je ne dispose que d'une cagoule automatique simple (la mienne perso soit dit en passant !)"
A part le soudage de trucs galvanisés c'est un procédé qui ne nécessite guère de protection respiratoire.
A part ça , j'ai fait partie du CHSCT dans mon ancienne boite, faire avancer les choses est toujours complexe, et les résistances ne viennent pas que de l'employeur mais aussi des salariés, si vous bataillez comme un diable pour que votre patron se fendent de cagoules aspirantes et qu'ensuite les soudeurs ne les utilisent pas, votre employeur ne manquera pas de vous mettre le nez dedans, et de vous balancer le pognon que cela lui a coûté!!!!! et vous le ressortira à chacune de vos prochaine demande, bref vous êtes grillé;
Bonjour,
Le soudage TIG 141 comporte lui aussi des risques au niveau de l'appareil respiratoire, certe moins important que d'autres procédés, mais tout de même.
Le problème (plutôt l'avantage !) est qu'avec ces autres procédés, en plus d'émission de gaz invisibles relativement nocifs pour la santé, se dégage également tout un tas de particules dont on ne peut ignorer la présence: on les voit !
En outre, il est difficilement supportable de respirer les gaz de soudage d'un joint 111 sur une surface zinguée; en revanche il est tout a fait possible de respirer toute la journée l'ozone dégagée par un soudage 141 sans trouver cela désagréable.
Et c'est bien là le coté aggravant du problème car certaines affections se révèlent sur le tard, il ne s'agit pas là d'une fièvre du zingueur...
Le risque existe, bien évidemment, indépendamment de notre possibilité à le percevoir.
Pour le reste, Tungstene, je suis entièrement d'accord avec toi et c'est pour cette raison que je prends le problème avec des pincettes.
Je vois comment sont utilisées (ou plutôt comment elles ne le sont pas !) les torches aspirantes installées depuis peu dans notre atelier...
Quand la carsat est venue faire sa visite de contrôle (après son constat et ses recommandations) les équipements d'aspiration des torches avaient été débranchés, certains soudeurs avaient même rebranché les anciennes torches....
Tout a donc été rebranché pour faire plaisir à la carsat.
Désespérant.
Enfin, dans ma boite, pas de CHSCT, nous ne sommes pas assez nombreux,
J'espère donc que le patron se fendra d'équipement au moins pour ceux qui le demandent, si ces derniers n'utilise pas ce qu'ils demandent eux même, alors...tant pis pour eux...
Dans mon entreprise pour les torches aspirantes, je les ai essayés trop encombrant, inefficace,ils sont repartis avec,et cela il y a dix ans.
Pour ce qui est des aspirateurs de fumées nous en avons deux, ils servent occasionnellement dans des cas particuliers.
En ce qui me concerne, j'ai deux cagoules une normale une vielle électronique pour le tig et une autre aspirante qui coûte relativement assez cher.
Et aussi je suis fumeur je ne fait pas trop dans le détail.
je sais c'est pas une raison,vous êtes soudeur, vous bouffez forcement de la fumée.
je connais assez bien les risques du métier.
une cagoule aspirante en es tu sûr Dany?
Les adflow et Cie ont pour principe de créer une pression positive dans le masque pour que les fumées n'y entrent pas, donc elles sont plutôt soufflantes
Oui évidement c'est un abus de langage,c'est une cagoule tout ce qui a de plus classique ,électronique et tout le bataclan.
Batterie plus filtres, réglage de différentes pressions positives comme vous dîtes.
bref une cagoule soufflante....
Bonsoir,
Voici un fichier INRS / STX intéressant sur les cagoules ventilées à pression positive :
http://www.inrs-soudage2015.fr/doc/users/204/bib/11-david-b-cagoules-a-ventilation-assisteepdf_1146.pdf
Autre fichier INRS :
http://www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ED/TI-ED-6106/ed6106.pdf
Autre fichier 3M :
http://multimedia.3m.com/mws/media/565468O/3mtm-protection-respiratoire.pdf
Il faut préciser un point important sur l'endroit où est insufflé l'air dans la cagoule.
Plusieurs soudeurs m'ont rapporté des crises de sinusites suite à l'utilisation de cagoules ventilées avec adduction d'air par le haut du masque.
Bien cordialement,
Pour ce qui est des crises de sinusite ,ça m'est arrivé cela est génant, toujours l'impression d'être enrhumé il faut souvent changer les filtres, le gars de l'entretien nous le répète assez souvent.
IL me semble que c'est par dessus vers l'arrière que l'air arrive.
Bonsoir à tous;
Comme prévu, je vous transmets ici le contenu de mes échanges avec mon interlocuteur de l'INRS à propos des protections contre les fumées de soudage. Je m'excuse par avance de ce post "fleuve" mais je ne voyais pas comment faire autrement. Bonne lecture !:D
"Bonjour,
Je suis soudeur dans une entreprise de construction métallique. Nous sommes spécialisés dans la construction et l'assemblage de tuyauteries inox. Notre atelier s'est récemment équipé d'un système de torches aspirantes pour le soudage MIG/MAG de nos aciers et aciers alliés suivant les recommandation de la CARSAT .Cependant, les équipes "de chantier" sont elles aussi exposées aux fumées de soudage contre lesquelles aucune mesure n'a été prise pour le moment. Je soude quasi quotidiennement à l'aide des procédés TIG 141 (majoritairement) et MMA 111 (dans une moindre mesure), principalement des aciers inox avec pour seule protection une cagoule automatique ne me protégeant pas contre la nocivité des fumées de soudage.
J'aurais voulu savoir quel-s dispositif-s serait-aient envisageable-s afin de remédier à ce problème.
En vous remerciant par avance de l'attention que vous porterez à ma question.
Sincères Salutations"
Réponse:
Monsieur G,
Par courrier électronique du 17 décembre 2016, vous avez sollicité l’INRS concernant les fumées de soudage émises dans le cadre de chantiers.
Du fait des hautes températures atteintes au point de fusion, tous les procédés de soudage ont en commun l'inconvénient d'émettre des fumées qui peuvent être inhalées par les soudeurs et les personnes qui travaillent à proximité. Ces fumées, mélangées à de l'air chaud, sont formées, en proportions variables suivant le procédé, de gaz et de poussières dont les dimensions sont en quasi-totalité inférieures au micromètre et qui, de ce fait, sont susceptibles d'atteindre la région alvéolaire de l'appareil respiratoire.
Parmi les principaux polluants contenus dans ces fumées, on peut citer :
- le chrome VI, le nickel, le béryllium, le cobalt ou le béryllium : potentialité cancérogène ;
- le cobalt et le béryllium : fibrose pulmonaire ;
- l’aluminium, l’antimoine, le baryum, le béryllium, le chrome, le cuivre, les fluorures, le magnésium, le manganèse, le molybdène, le nickel, le plomb, le titane, le vanadium, le zinc et le zirconium : irritants, toxiques ou allergisants ;
- l’aluminium, la silice amorphe, le titane, le fer ou l’étain : surcharge pulmonaire ;
- l’aldéhyde formique : potentialité cancérogène ;
- le monoxyde de carbone, le monoxyde d’azote, le cyanure d’hydrogène : toxiques ;
- l’ozone, le dioxyde d’azote, l’aldéhyde formique et le phosgène : irritants.
Des composés du chrome hexavalent (trioxyde de chrome : CrO[SUB]3 [/SUB]et chromates : Na[SUB]2[/SUB]CrO[SUB]4[/SUB], K[SUB]2[/SUB]CrO[SUB]4[/SUB], ZnCrO[SUB]4[/SUB], etc.) ainsi que des oxydes de nickel (NiO, NiO[SUB]2[/SUB], Ni[SUB]2[/SUB]O[SUB]3[/SUB]) se forment notamment lors du soudage d’aciers inoxydables.
La composition des fumées de soudage ne dépend pas que du métal de base (c’est à dire du métal constitutif des pièces à souder). Elle dépend de nombreux paramètres, dont certains liés entre eux, parmi lesquels :
- le procédé de soudage,
- le diamètre du fil ou de l’électrode, le rendement de l’électrode,
- la composition et l’épaisseur de l’enrobage ou du flux (fils fourrés),
- la composition du fil ou de l’électrode qui, jointe aux caractéristiques précédentes, détermine le risque induit par le produit d’apport,
- les paramètres de soudage : intensité, tension, longueur d’arc, vitesse de déplacement,
- le facteur de marche de l’installation (rapport du temps effectif de soudage au temps de soudage),
- la position de soudage : à plat, en angle, verticale montante,
- la nature de l’opération de soudage : assemblage ou rechargement,
- le débit et la composition du gaz protecteur,
- la composition du métal de base et son préchauffage éventuel,
- la présence de revêtements (contenant du zinc, du plomb, du cadmium, etc.) ou de contaminants sur le métal de base (salissure, traces de solvants, graisses, etc.).
Le soudage manuel à l’arc avec électrodes enrobées est le procédé qui génère le plus de fumées par rapport à la quantité de métal d’apport déposé. Les procédés MAG donnent lieu à un fort dégagement de polluants particulaires. Les émissions sont proches de celles observées lors du soudage manuel à l’arc avec électrodes enrobées. Les émissions de fumées sont, dans la plupart des cas, plus faibles lors du soudage MIG que lors du soudage MAG. Lors du soudage TIG, les émissions de fumées sont relativement faibles, ce qui favorise la formation d’ozone.
Le niveau d'empoussièrement peut être très élevé et atteindre plusieurs dizaines de mg/m[SUP]3[/SUP]. En France, la valeur limite de moyenne d’exposition sur huit heures (VME) pour la totalité des particules composant les fumées de soudage est de 5 mg/m[SUP]3[/SUP]. Les valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP) de chaque constituant des fumées doivent également être respectées. Avec un revêtement (huiles, graisses, solvants, peinture, zinc, plomb...), il peut y avoir augmentation importante du risque. Le niveau de risque global est ainsi égal au risque dû au métal d'apport + au risque dû au métal de base + au risque dû au revêtement + au risque dû aux gaz. 95 % des constituants des fumées de soudage proviennent des produits d’apport.
Le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé dès 1990 les fumées de soudage dans le groupe 2B - l'agent est peut-être cancérogène pour l'homme. Elles ne sont pas classées par l'Union Européenne. Néanmoins, certains constituants des fumées émis lors du soudage de certains métaux (chrome VI, nickel, béryllium, etc.) sont classés par l'Union Européenne.
Pour réduire l’émission de fumées de soudage, la modification des procédés doit systématiquement être envisagée sous réserve que la qualité de la soudure ne soit pas altérée. Par exemple, réduire le diamètre de l’électrode, remplacer le soudage avec fil fourré par du soudage sous gaz protecteur avec fil plein, réduire la longueur de l’arc, changer le gaz de protection (rajouter de l’argon ou du dioxyde de carbone) ou encore réduire l’intensité du courant. Il existe également des procédés développés récemment qui présentent la particularité d’être moins émissifs comme le soudage à l’arc submergé ou le soudage par friction-malaxage.
Néanmoins l'utilisation de ces procédés et produits d’apport moins émissifs peut s'avérer insuffisante pour garantir un air sain. Il est donc nécessaire, afin d'assurer la protection des travailleurs contre les risques d'inhalation des fumées de soudage, de capter ces dernières à leur source d'émission. La ventilation par aspiration localisée permet de capter les produits dégagés au plus près de leur source d’émission avant qu’ils ne pénètrent dans la zone des voies respiratoires des salariés ou ne soient dispersés dans toute l’atmosphère du local de travail. Les aspirations localisées maintiennent les polluants dans une fraction de volume aussi faible que possible et les évacuent plutôt que de les diluer. Ces installations requirent des débits d’air beaucoup plus faibles que les installations de ventilation générale et donc des coûts de fonctionnement et de chauffage moins élevés.
Il convient de choisir un dispositif de ventilation par aspiration localisée spécifiquement adapté au poste de travail (à la technique de soudage employée, aux pièces à souder, à l’environnement et aux conditions de travail, etc.). Il pourra s’agir d’une torche aspirante, d’un gabarit aspirant, d’une table aspirante, d’une cabine de soudage, d’un caisson aspirant voire éventuellement d’un bras articulé ou d’une hotte.
Sur chantier, il est recommandé de porter des équipements de protection individuelle et notamment un appareil de protection respiratoire filtrant muni de filtres anti-aérosols au minimum de classe 2 (classe 3 si émission d’agents cancérogènes) et éventuellement de filtres anti-gaz (en fonction du gaz émis) :- un appareil de protection respiratoire à ventilation libre lors de travaux de courte durée (pièce faciale filtrante, demi-masque ou masque complet),
- un appareil de protection respiratoire à ventilation assistée si les travaux sont amenés à durer plus d’une heure (demi-masque, masque complet ou cagoule).
Dans le cas où le niveau ambiant d’oxygène est appauvri, un appareil de protection respiratoire isolant (masque ou cagoule à adduction d’air comprimé par exemple) doit être porté.
Pour de plus amples informations, je vous invite à consulter nos brochures référencées ED 6132 (http://www.inrs.fr/media.
Restant à votre disposition pour tout renseignement complémentaire, veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.
Myriam RICAUD
Institut National de Recherche et de Sécurité
Département Expertise et Conseil Technique
Pôle Risques Chimiques
Coordinatrice de la thématique "Nanomatériaux"
65, boulevard Richard Lenoir
75 011 Paris
Tél : +33 01 40 44 31 93 • Fax : +33 01 40 44 30 52 myriam.ricaud@inrs.fr
Réponse:
Bonjour,Je vous remercie pour cette synthèse d'une grande clarté. Qualité que je vais m’efforcer d'appliquer à ce mail !
J'avais déjà consulté les brochures ED 6132 et ED 668 , je n'avais alors pas trouvé de réponse concernant les moyens de protection spécifiquement adaptés au soudage sur chantier. Vous apportez précisément cette réponse dans la fin de votre mail - Je m'étonne de n'avoir pas pu trouver d'information les concernant sur le site de l'inrs.
En ce qui concerne mon activité professionnelle, vous me conseillez donc un appareil de protection respiratoire filtrant muni de filtres anti-aérosols de classe 3, sous la forme d'un appareil de protection respiratoire à ventilation libre ou assistée en fonction de la durée des travaux.(+ ou - une heure)
Y a t-il un risque particulier à utiliser un appareil de protection respiratoire à ventilation libre pour des travaux de plusieurs heures? En d'autres termes, est-ce une nécessité de confort à l'usage ou bien est-ce directement lié à un risque pour la santé du soudeur? Vous indiquez que le passage de l'un à l'autre se fait selon le critère de la "durée des travaux". Ceci me semble logique mais présente, sous cette formulation, un potentiel "biais" de contournement des obligations de employeur vis à vis de la sécurité de ses salariés. Dans le domaine du soudage, le soudeur ne passe pas tout son temps à souder; le soudage en lui même est en fait une relative faible proportion du temps de travail global. Il y a également le positionnement des pièces; leur mesures, coupes, le montage à blanc. Ainsi, aucune soudure d'assemblage ne dure une heure en continu. Personnellement, je soude par périodes allant de quelques secondes à plusieurs minutes entre lesquelles s'intercalent d'autres actions n'impliquant pas un dégagement de fumées de soudage; cela toute la journée. Salarié dans mon entreprise, j'ai pu constater la différence de prix importante entre les deux types d'appareils de protection (Moins de 50€ pour le premier, aux alentours de 1500€ pour le deuxième). Le risque serait donc que le critère "temps des travaux" puisse être évalué à la lumière de cette différence de prix afin de choisir la solution la moins onéreuse mais pas forcément la plus adaptée. Pourriez vous, si possible, m'en dire davantage ?
Enfin, je suis inscrit sur un site francophone spécialisé dans le soudage (www.soudeurs.com) dont le forum est actif et au sein duquel j'ai récemment soulevé la problématique de la protection du soudeur sur chantier.
Devant la diversité des avis à ce sujet, je vous ai contacté afin d'avoir une réponse d'un spécialiste dans le domaine. M'autoriseriez vous à transmettre le contenu de nos échanges, notamment votre précédente réponse, à la communauté du site? (en accès libre bien entendu).
En vous remerciant encore pour l'attention que vous porterez à ce mail.
Sincères Salutations.
Réponse:
Bonjour Monsieur G,
Je vous souhaite tout d'abord une belle année 2017.
Il convient de manière générale de s'efforcer de limiter l'emploi d'un appareil de protection respiratoire à des situations de travail courtes ou exceptionnelles (lorsque notamment la mise en place de solutions de prévention collective est techniquement impossible) car le port d'un appareil représente toujours une contrainte liée à l'utilisation. De plus, il ne protège que le porteur et non les personnes qui sont à proximité. Par ailleurs, la protection est souvent limitée dans le temps.
Le choix d'un appareil de protection respiratoire ne peut se faire qu'après une étude sérieuse du poste de travail qui doit aboutir à une définition claire des conditions d'utilisation et à l'évaluation la plus précise possible de :
- la nature et la toxicité des polluants (gaz, poussières...),
- les concentrations les plus défavorables attendues pour chaque polluant dans l'air,
- les valeurs limites de concentration admises sur les lieux de travail, VLEP (si elles existent),
- les conditions de température et d'humidité,
- l'activité physique de l'utilisateur,
- la durée du travail à effectuer,
- la teneur en oxygène (notamment pour le travail en espaces confinés),
- les autres risques associés (incendie...).
Ces investigations permettront d'opter en toute connaissance pour l'appareil qui protégera le plus parfaitement possible l'utilisateur pendant la durée complète du travail à effectuer.
La méthode de sélection d'un appareil de protection respiratoire comporte 4 étapes.
La première étape porte sur le choix de la (ou des) famille(s) d'appareil de protection respiratoire. En situation de travail, un appareil de protection respiratoire filtrant (anti-poussières ou anti-gaz) ne peut être utilisé que lorsque les concentrations ambiantes en polluant sont au maximum égales à 60 fois la concentration limite admissible; au-delà le choix doit se porter sur un appareil de protection respiratoire isolant.
Après avoir sélectionné la (ou les) familles envisagé(s), la seconde étape consiste à rechercher le facteur de protection minimal requis. Ainsi, les appareils de protection respiratoire sont généralement classés en fonction de la protection apportée, avec pour chacun, une limite de concentration en polluant exprimée par un multiple de leur valeur limite (VL) de concentration admissible. Ainsi, la protection apportée par les masques complets à ventilation assistée TM3P (60 X VL) est supérieure à celle des masques complets avec filtre P3 (30 X VL) qui est elle-même supérieure à celle des demi-masques filtrant à usage unique FFP3 (10 X VL).
La troisième étape va permettre de déterminer l'appareil qui sera le plus adapté à la situation de travail et au porteur : lunettes, durée de port, mobilité, rythme de travail, contrainte thermique, outils employés...
La quatrième et dernière étape porte sur les essais d'ajustement qui visent pour chaque salarié à choisir le modèle et la taille qui permettent la meilleure étanchéité avec le visage.
Vous pouvez, si vous le souhaitez, partager le contenu de nos échanges via le site internet : www.soudeurs.com.
Bien cordialement,
Myriam RICAUD
Institut National de Recherche et de Sécurité
Département Expertise et Conseil Technique
Pôle Risques Chimiques
Coordinatrice de la thématique "Nanomatériaux"
65, boulevard Richard Lenoir
75 011 Paris
Tél : +33 01 40 44 31 93 • Fax : +33 01 40 44 30 52 myriam.ricaud@inrs.fr
Bonsoir MF PERARD
la cagoule ventilée n'est pas obligatoire
mais c'est le mieux pour la protection du soudeur des fumées
cordialement
Bonsoir,
Dans certaines entreprises qui ont connu de graves problèmes de maladie du travail, comme en réparation navale avec l'amiante, les mesures de prévention ont fait de gros progrès.
Comme je l'ai encore constaté il y a quelques jours sur ce chantier du Finistère.
Tous les soudeurs de l'entreprise sont équipés ou peuvent l'être (tous ne le désirent pas forcément), d'une cagoule ventilée.
Ils ont a leur disposition différents type de masques anti-poussière, du plus simple :
Au plus élaboré :
Certains de ces masques, lorsqu'ils sont portés de manière prolongée induisent un effort pour la respiration;
Et lorsqu'on les ôtent, ils peuvent provoquer des malaises par hyperventilation.
Dans ce cas il y a une parade que j'ai découvert à cette occasion :
Un masque filtrant ventilé !
Il assiste la respiration à la demande, dès que l'on inspire.
Cordialement,