Mesdames, Messieurs,
Il y a peu, j'ai envoyé un mail pour un renseignement à mon entourage de professionnel concernant la norme ISO 15614-1, des ingénieurs de différentes sociétés dans le contrôle, des coordinateurs en soudage, etc...
J'ai pu constater qu'il y avait plusieurs interprétations en fonction des personnes et je tenais, avec l'aval de M Dusevel, de vous faire part de quelques réponses que j'ai reçu.
Le contexte : Dans une société que je côtoie, il y a deux marques de fils en MAG : OK AUTROD 12.51 de ESAB et le SUPRAMIG de LINCOLN.
Nous devons passer des QMOS, mais quel fil choisir ?
Tous les deux sont des G3Si1 mais en regardant de plus près ils ont une désignation normalisée légèrement différente.
Alors j'ai demandé à mon entourage ce que je pouvais faire et en voici une petite synthèse :
Contact 1 :
Nous pouvons changer de marque de fil mais sans changer la désignation normalisée.
Oui tu es en écart si tu change de fil car la désignation G3Si1 n'est pas suffisante c'est bel et bien la totalité de la désignation normalisée qui compte.
Après il ne faut pas être plus royaliste que le roi. Je veux dire par là qu'en fonction du type de fabrication du constructeur en question c'est à dire hors équipements réglementaires ou de structures sollicités... équipements sous pression, structures métalliques etc
Alors peut être que ce fabricant peut tout simplement s'il n'est pas dans le cas que je viens de citer au dessus faire la demande auprès de ces clients.
Qui sont en droit de refuser car non conforme aux règles normées du soudage
Contact 2 :
Non, tu n'es pas en écart si pas de résilience requise (et donc épaisseurs inférieures à 12mm) car alors, la marque est une variable essentielle.
Il faut distinguer la désignation normalisée du fil et celle du dépôt réalisé pour l'essai (cf EN ISO 14341) :
- désignation du fil : EN ISO 14341-A-B G3Si1
- désignation du dépôt : EN ISO 14341-A-G 42 3 M21 G3Si1
La demande côté 15614-1 est :
"propriétés mécaniques équivalentes, le même type d'enrobage ou de flux, la même composition nominale et une teneur en hydrogène inférieure ou égale selon la désignation de la Norme européenne correspondant au produit d'apport concerné."
Autant cet argument "purement documentaire" ne me gêne pas pour des garanties de résilience sur des assemblages qui n'en demandent pas autant cela me gêne plus concernant la garantie de tenue à la traction. En effet, on a tendance à parler de "G3Si1" mais selon les marques, il peut être garanti à G38 ou à G42... et cette information n'apparaît pas dans la désignation du fil. Dans les faits, cela m'a déjà amené à accepter la QMOS pour l'assemblage mais de demander pour la fabrication qu'on utilise un G46 au lieu d'un G35...
Contact 3 :
Ton client, qui a la chance de t'avoir comme formateur, frise la correctionnel, il faut en effet dans le cas ou les modes opératoires sont qualifié que le fil utilisé pour la qualification soit le même que le fil utilisé en production,
La désignation normalisée doit être à l'identique et sur toutes sa désignation, vous devez valider le nouveau type de fil en faisant une nouvelle qualification de MOS.
Tu peux aussi vérifier la composition chimique nominale, si les produits d'apports n'ont pas la même composition chimique nominale pas de problème refuse, dans le cas ou la composition chimique est identique fais un tableau de comparaison avec les variables essentielles, peut être que tu peux sauver l'affaire quand même.
Contact 4 :
Il faut se référer à la désignation normalisée utilisées et indiquée dans la QMOS
Et il faut savoir quel est le domaine d'application de votre fabrication.
SI vous changez de désignation normalisée du métal d'apport indiquée dans le procès verbal de QMOS, vous devez logiquement refaire la QMOS
Et dans votre cas, vous changez de température de résilience de votre fil (vous passez d'un fil garanti à -20°C à un autre garanti à -30°C ou l'inverse)
Contact 5 :
Le G3Si1 ne correspond qu'à une composition chimique.il n'est donc pas suffisant pour désigner le métal d'apport. Le critère qui change dans les deux symboliques jointes correspond à la résilience.
Nous pouvons utiliser un fil de marque différent sous couvert que les valeurs garanties en résilience soit de valeurs supérieures. (Il existe une fiche à ce sujet là mais je ne me rappelle plus la référence)
Pour moi il est préférable d'utiliser le fil ESAB pour qualifier le mode opératoire de soudage (garantie à - 30°C) de ce fait si on utilise le métal d'apport LINCOLN les résultats au niveau
Contact 6 :
Il n'y a pas de problème, tu peux garder ces mêmes fils dans cet atelier de production. Tous les deux sont des G3Si1, ils ont même tous les deux la désignation ER70S-6.
Sur cette affaire, c'est discutable car ils ne font pas du nucléaire ou d'éléments soumis.
Et vous, qu'est ce que vous en pensez ?
David ZELAZNY
Bonjour,
Merci d'avoir partagé cet échange de points de vues sur l'application d'un point particulier d'une norme européenne comme la NF EN ISO 15614-1
Comme quoi l'interprétation des phrases souvent sybillines des normes du soudage ne permet pas toujours d'obtenir la même finalité !
Que cela puisse faire réfléchir certaines personnes sur l'utilisation des normes.
Cordialement,
Bonjour,
Personnellement je pense qu'il est possible de changer de fil à condition de garder la même désignation normalisée OBLIGATOIRE. Tu est concerné par le paragraphe 8.4.4 car il s'agit d'un fil plein.
En revanche je n'ai pas trouvé dans la norme ISO 14341 d'information sur la désignation OBLIGATOIRE comme on peut le voir dans la norme qui s'applique aux fils fourrés ISO 17632 ou il y a par exemple une désignation complète: T3T Z R C 3 H10 et obligatoire T3T Z R C.
Cordialement,