Bonjour à tous,
Il a été confié à notre bureau d'études la conception et la fabrication de cuve prismatique travaillant à une pression de 4bar, contenant du liquide pour un volume unitaire ente 1 et 1.5m3.
Je cherche à me renseigner sur la qualification que doit avoir le soudeur ainsi que le contrôleur.
Quelles sont les normes ou codes de fabrication à respecter. Contrôles après soudure, ressuage, radiographie ?
Une épreuve de cuve ?
Je suis preneur de la moindre piste.
Merci d'avance et surtout bon week end
Bonjour,
En toute logique, la conception d'un équipement chaudronné et soudé se réalise selon un code de fabrication (par exemple le CODAP) et / ou un cahier des charges (exemple le RCC-M)
Si l'appareil chaudronné est soumis à la pression il faut respecter la DESP 97/23.
Ces documents précisent les recommandations et les exigences à respecter pour entreprendre la construction de l'appareil.
Bien cordialement,
Bonjour,
Comme l'indique Dominique, le mieux pour prouver la conformité d'un équipement est de respecter un code de construction reconnu (le mieux pour un appareil à pression étant toujours d'utiliser la norme européenne harmonisée EN 13445).
Vu votre volume et la pression :
- pour un liquide non dangereux vous tombez sous le coup de l'article 3 point 3 selon la directive 97/23 et devez vous conformer aux règles de l'art ;
- pour un liquide dangereux vous êtes classé catégorie I selon la directive 97/23 et votre équipement doit porter le marquage CE et satisfaire aux exigences de sécurité.
Pour des appareils classés article 3.3 ou catégorie I :
Vous devez fournir des qualifications de soudeurs et de mode opératoire de soudage (suivant des normes harmonisée ou une norme avec des essais équivalent) sans qu'il soit nécessaire qu'ils soient approuvés par une tierce partie (selon 3.1.2 de la directive).
[QUOTE]3.1.2. Assemblages permanents
Les assemblages permanents et les zones adjacentes doivent être exempts de défauts de surface ou internes préjudiciables à la sécurité des équipements.
Les propriétés des assemblages permanents doivent correspondre aux propriétés minimales spécifiées pour les matériaux devant être assemblés, sauf si d'autres valeurs de propriétés correspondantes sont spécifiquement prises en compte dans les calculs de conception.
Pour les équipements sous pression, les assemblages permanents des parties qui contribuent à la résistance à la pression de l'équipement et les parties qui y sont directement attachées doivent être réalisés par du personnel qualifié au degré d'aptitude approprié et selon des modes opératoires qualifiés.
Les modes opératoires et le personnel sont approuvés pour les équipements sous pression des catégories II, III et IV par une tierce partie compétente qui est, au choix du fabricant:
— un organisme notifié,
— une entité tierce partie reconnue par un État membre comme prévu à l'article 13.
Pour procéder à ces approbations, ladite tierce partie procède ou fait procéder aux examens et essais prévus dans les normes harmonisées appropriées ou à des examens et essais équivalents.
Vous devez faire réaliser les CND requis dans le code de construction par du personnel qualifié sans qu'il soit nécessaire que leurs qualifications soient approuvées par une tierce partie (selon 3.1.3 de la directive).
[QUOTE]3.1.3. Essais non destructifs
Pour les équipements sous pression, les contrôles non destructifs des assemblages permanents doivent être effectués par un personnel qualifié au degré d'aptitude approprié. Pour les équipements sous pression des catégories III et IV, ce personnel doit avoir été approuvé par une entité tierce partie reconnue par un État membre en application de l'article 13.
Vous devez réaliser la quantité de CND et contrôles destructif selon le coefficient de joint retenu (§7.2 de la directive)
[QUOTE]7.2. Coefficients de joints
Pour les joints soudés, le coefficient de joint doit être au plus égal à la valeur suivante:
— pour les équipements faisant l'objet de contrôles destructifs et non destructifs permettant de vérifier que l'ensemble des joints ne présente pas de défauts significatifs: 1,
— pour les équipements faisant l'objet de contrôles non destructifs par sondage: 0,85,
— pour les équipements ne faisant pas l'objet de contrôles non destructifs autres qu'une inspection visuelle: 0,7.
En cas de besoin, le type de sollicitation et les propriétés mécaniques et technologiques du joint doivent également être pris en compte.
Vous devez réaliser une épreuve selon §7.4 de la directive
[QUOTE]7.4. Pression d'épreuve hydrostatique
Pour les récipients sous pression, la pression d'épreuve hydrostatique visée au point 3.2.2 ►C1 doit être au moins égale à la plus élevée ◄ des valeurs suivantes:
— la pression correspondant au chargement maximal que peut supporter l'équipement en service compte tenu de sa pression maximale admissible et de sa température maximale admissible, multipliée par le coefficient 1,25,
ou
— la pression maximale admissible multipliée par le coefficient 1,43.
Ces renseignements sont à vérifier par vous dans ladite directive européenne
Bonjour et merci pour vos réponses.
Merci pour cette synthèse Gringe2010 ! Cela donne un excellent point de départ.
Je vais tenter de me procurer des ouvrages CODAP 2005 pour approfondir, mais il semble lourd à assimiler pour un néophyte de l'appareil à pression. De plus ils ne seront pas à jour .
Est-il possible de connaitre les critères des différentes catégories, et ce qui différencie un liquide dangereux ou non ?
Encore merci et bonne journée.
Dans mon cas il s'agit d'eau à température max de 80°C.
Bonjour,
L'eau n'est pas un fluide dangereux. Vous devez simplement respecter les règles de l'art
J'attire par contre votre attention sur une exception concernant les appareils destinés à la production d'eau chaude si c'est votre cas (Article 3 §2.3)
Par dérogation à la phrase introductive du point 2, les ensembles prévus pour la production d'eau chaude à une température égale ou inférieure à 110 °C, alimentés manuellement par combustible solide, avec un PS·V supérieur à 50 bar·L doivent satisfaire aux exigences essentielles visées aux points 2.10, 2.11, 3.4, 5 a) et 5 d) de l'annexe I.
Bonjour et merci pour votre réponse.
Je me suis donc procuré un CODAP 2005 ainsi que la directive européenne afin d'étudier de plus près les exigences.
Je ne me suis pour le moment pas aventuré dans la partie C ( calculs ) du CODAP.
Suite à ces lectures j'ai plusieurs questions :
Tout d'abord, qu'elles sont les différences entre les divisions 1 /2 et 3 du CODAP. Dans mon cas je me suis basé sur la division 1.
Nous ne sommes pas habitué à travailler avec des aciers P265GH. Est-ce une exigence ou peut-on utiliser un S235 ? Bien sur en admettant que les critères de résistance et de résilience soit validés ( partie MA2)
Comme nous prévoyons un contrôle 100% visuel, la directive CE nous demande d'utiliser un coef de joint de 0.7. Le CODAP, si classé en catégorie B2, nous demande un coef de 0.85. Je suppose que je dois utiliser le cas le plus sévère ?
Les coupons témoin sont obligatoires pour réaliser un QMOS, il n'est pas imposé de procéder à des essais similaires en cour de fabrication ?
La directive CE demande de se conformer aux règles de l'art en usage. Je trouve que cela veut tout et rien dire ... Qu'elles sont les règles de l'art en question ?
En cas de défaillance de l'appareil qu'elles sont les responsabilités engagées ? N'étant pas spécialisé dans ce domaine, nous cherchons à peser le pour et le contre, en cas d'anomalie aussi bien de la partie matériel que la partie administrative ( dossier à monter, calculs, ...).
Je suis conscient que certaines questions peuvent sembler étrange pour un spécialiste, mais quelques réponses seraient bienvenues.
Merci
Bonjour,
CODAP 2005
[QUOTE]La Division 1 est essentiellement destinée à la réalisation des appareils les plus courants à fabriquer avec les matériaux les plus fréquemment utilisés.
La Division 2 destinée à la construction d’appareils plus complexes offre l’ensemble des possibilités des versions antérieures du Code, largement complété par de nombreuses innovations.
CODAP 2010 division 3 : maintenance des appareils à pression.
Je n'ai que la division 2 du CODAP 2005 sous les yeux pour vous répondre mais je vais faire au mieux.
[CODE]Nous ne sommes pas habitué à travailler avec des aciers P265GH. Est-ce une exigence ou peut-on utiliser un S235 ? Bien sur en admettant que les critères de résistance et de résilience soit validés ( partie MA2)[/CODE]
Les nuances SXXX ne sont pas prévues pour des appareils à pression, donc NON vous ne devez pas utiliser du S235 pour les parties sous pression.
Vous devez utiliser des matériaux PXXX ou tout au moins un matériau prévu dans la partie M du CODAP.
[CODE]Comme nous prévoyons un contrôle 100% visuel, la directive CE nous demande d'utiliser un coef de joint de 0.7. Le CODAP, si classé en catégorie B2, nous demande un coef de 0.85. Je suppose que je dois utiliser le cas le plus sévère ?[/CODE]
Un contrôle visuel à 100% est un minima et ne fait pas office de contrôle non destructif.
Directive Annexe 1 § 7.2
pour les équipements ne faisant pas l'objet de contrôles non destructifs autres qu'une inspection visuelle: 0,7.
Merci énormément pour ces réponses claire et nette !
Je n'ai pas d'autre question pour le moment, j'y vois déjà plus clair dans le monde de l'appareil à pression.
Vous semblez très bien vous y connaitre dans ce domaine, est-ce votre profession ?
En effet je travail dans la fabrication d'appareils à pression.
Ce n'est pas forcément simple de comprendre toutes les exigences directive et code, mais une application pratique en article 3.3 est un bon moyen de se lancer sans avoir à répondre aux exigences de la directive annexe 1.
Pour le moment concrètement, vous avez juste l'obligation de construire un appareil sûr d'utilisation (pour cela vous choisissez de respectez le CODAP 2005), et fournir une instruction de service ainsi qu'un marquage de l'appareil.
En tout cas merci pour vos réponses et votre aide, c'est très appréciable d'être aidé et aiguillé par des professionnels de ce corps de métier !